Berger, Boucher ou tueur d'abeilles ?
Berger ou Bergère d'abeilles ?

Le Berger des abeilles (ou Bergère des abeilles) est un apiculteur d'abord soucieux de ses abeilles. Non pas soucieux de savoir ce qu'elles vont lui rapporter ou coûter, mais soucieux en ce sens qu'il éprouve un amour inconditionnel pour elles.
Un vrai Berger ressent tout d'abord un très vif amour pour la Nature. Il aime profondément la Nature et ce qui la compose. Il fait tout son possible pour que celle-ci puisse être non seulement nourricière, mais pour qu'elle poursuive sa route dans une harmonie parfaite.
Que l'on soit croyant ou pas, les abeilles étaient présentes sur la Terre bien avant l'apparition de l'homme. Si on s'en tient aux textes sacrés, Dieu n'a-t-il pas créé le premier homme dans un "jardin paradisiaque" ? Tout y était beauté et équilibre.
C'est cela que ressent le Berger des Abeilles quand il travaille en harmonie avec elles.
De nos jours, son travail s'est terriblement accru du fait que partout où l'homme exploite, partout il dérègle. Certes, nous avons besoin de nourrir les 8 milliards d'êtres humains vivant sur notre planète, mais quand on considère le fruit des abeilles, même une surexploitation ne suffirait pas à fournir ce sucre naturel aux populations.
Le travail du Berger consiste donc à s'assurer que les abeilles puissent perdurer afin de leur permettre d'apporter cette contribution en tant que "Transporteuses d'amour" du monde végétal qui l'entoure et non pas seulement celui des cultures outrancières qui finissent en très grande proportion dans nos poubelles dans un gâchis invraisemblable.
Rien ne serait plus agréable au Berger, que de collaborer auprès d'abeilles exemptes de maladies, de prédateurs mais aussi "d'agressivité". Ne voit-on pas d'ailleurs que nombre d'apiculteurs s'abritent derrière des combinaison scaphandre au-delà même du raisonnable ? Avec quel genre d'abeille travaille-t-il pour avoir une telle obligation ?
Pourquoi un Berger des abeilles a-t-il besoin se s'abonner à des chaines de vidéos pour résoudre ses problèmes ? Parvient-il du reste à les solutionner ?
Dans ce dédale d'informations apicoles en tous genres, il ne prend donc plus le temps d'observer et méditer pour corriger mais à la moindre question, saute sur son portable pour obtenir des réponses, toutes plus ou moins contradictoires.
Pour quel résultat ?
On se rend bien compte que depuis ces 20 dernières années, plus l'information a été disponible, plus les difficultés se sont accrues. La courbe de l'information disponible suit parallèlement la courbe de la mortalité des abeilles, autrement dit, plus il y a d'information, moins il y a de réflexion, et plus il y a de pertes.
Alors, bien entendu, on peut pointer du doigt une agriculture "assassine" pour nos abeilles... Oui mais alors, que répondre dans ce cas quand l'agriculture et ses pesticides est absente des zones de montagne tandis qu'une mortalité anormale des abeilles se constate quand même ?
La réponse, pour qui est prêt(e) à écouter, est pourtant basique. Elle se trouve dans les mauvaises pratiques apicoles elles-mêmes !
Une pratique devenue si peu respectueuse des abeilles (oui, vous avez bien lu), qu'elle transforme le Berger en Boucher des abeilles !
Tueur d'abeilles ?
Puisque c'est le sens même de notre association de défense de l'abeille noire, qui, nous le martelons, est l'abeille mellifère ancestrale (endémique) dans notre pays qu'est la France ainsi que dans tout le croissant du Nord-Ouest Européen, voyons en quoi votre apiculture actuelle ou future peut être tueuse d'abeilles.
le vol nuptial des reines
Si l'accouplement des reines avait lieu au chaud dans la ruche, il n'y aurait pas de quoi écrire la moindre ligne. Malheureusement, la Nature a prévu que sa fécondation se passe en plein ciel et une seule fois, pour tout le reste de sa vie.
Autre point; pour assurer une descendance correcte pendant les 4 années que durera son règne, une dizaine de mâles (les faux-bourdons), offriront leur semence au cours de ce vol unique, interrompu par de très courtes pauses.
Quand la reine fera son entrée triomphale dans le ruche, la colonie toute entière se réjouira de savoir que la pérennité de la colonie est enfin assurée (tous les Bergers des Abeilles ont constaté et pris plaisir à ce phénomène).
La descendance
Malheureusement, quand un environnement est occupé par différentes variétés d'abeilles et des hybrides (Buckfast, Carnica, Caucasiennes, italiennes, espagnoles....), les mâles de ces colonies sont également attirés par les phéromones des jeunes reines.
S'en suivra donc une fécondation croisée qui fera perdre très rapidement les caractères génétiques des abeilles natives de leur environnement depuis la nuit des temps.
Le brassage génétique est très important dans la perpétuation de l'espèce, oui, mais au sein même de la variété (race). dès lors que des variétés d'abeilles différentes se mélangent, cela produit immanquablement et immuablement des métissages et hybridations.
Le brassage génétique
Chez l'abeille, le brassage génétique hors race est une véritable catastrophe, contrairement à ce que vous pourrez lire d'une façon un peu trop raccourcie pourquoi ?
Les abeilles issues de l'importation et de leur implantation volontaire, disposaient à leur origine, dans leur contrées, un régime alimentaire qui leur était propre et qui leur offrait tout ce dont elles avaient besoin pour être en bonne santé.
Déracinées et acclimatées dans un autre lieu, leur fragilité est rudement mise à l'épreuve, ce qui ne signifie pas pour autant que ce fût impossible.
Malheureusement à la recherche de plus de productivité, l'apiculteur cupide utilisera des artifices pour leur maintien: Nourrissements et traitements en tous genres. Or, ces artifices vont s'étendre aux abeilles malheureusement croisées.
Et c'est ainsi, qu'en quelques années (moins de 50 ans), notre apiculture a été profondément chamboulée et connait de nos jour des taux de mortalités impressionnants (de l'ordre de 60%)
D'aucun se défausseront en prétendant que c'est lié au climat, quand d'autres dénonceront la disparition de la biodiversité, mais avant de pouvoir user de tels arguments, force est de constater qu'ils pratique une apiculture basée sur des abeilles autres que nos abeilles endémiques (abeille noire)
Conclusion ?
Quand on parle de disparition de l'abeilles, sachez-le, toutes les abeilles ne sont pas concernées. Ce sont les abeilles endémiques qu, par les mauvaises pratiques des apiculteurs sont sacrifiées sur l'autel du "moi d'abord".
Le brassage génétique dans la race, OUI, c'est excellent mais le brassage génétique inter-racial, c'est une véritable catastrophe chez l'abeille domestique, n'ayons pas peur des mots.
Il est donc plus que judicieux de se poser un instant pour réfléchir à notre propre action face à la nature. Ai-je envie de collaborer avec elle ou bien aller là où la grande majorité va ?
Dois-je fermer les yeux et faire taire ma conscience malgré les multiples encouragement de la majorité d' apiculteurs à travailler avec de la Buckfast, Carnica ou autre ?
S'il vous plait, rejoignez les apiculteurs qui font l'effort de travailler avec l'Abeille Noire Française. C'est ensemble que nous parviendrons à la sauver
Boucher ou tueur d'abeilles ?

Ce terme "boucher des abeilles" n'est-il pas un peu trop violent ? Nous aurions pu dire: "Tueur d'abeilles" mais tant de sujets sont à l'origine de cette tuerie qu'il nous semblait plus important de préciser le sens par cette anamorphose.
En quoi, un apiculteur peut-il être un tueur d'abeilles ?
Nous venons de le voir, le premier point concerne le choix de la variété d'abeilles avec laquelle nous travaillons ou allons travailler Si l'herbe est toujours plus verte ailleurs et ne justifie nullement la collaboration avec des abeilles allochtones, il est d'autres domaines dans lesquels l'apiculteur cache le tueur ou l'irrévérencieux.
En préambule, il nous faut admettre que le terme "boucher" se substitue au titre de "Tueur"
Comment et en quoi notre attitude peut-elle s'apparenter à un tel terme ?
Tuerie lors des manipulations

Effectivement, douceur d'exécution ne signifie pas "lenteur". Au cours de votre prochaine pratique, combien d'abeilles allez-vous découvrir, écrasées entre la ruche et son couvre-cadres ? Lors de sa fermeture, combien allez-vous en écraser ?
Pour le savoir, lors de votre prochaine ouverture de ruche, comptez le nombre de cadavres écrasés tant entre le couvre-cadres et la feuillure de la ruche que sur les cadres eux-mêmes (photo ci-jointe)
Puisque la majorité des apiculteurs mettent des gants pour travailler leurs abeilles, cela leur permet d'aller à la précipitation et à minima de réduire le temps de visite. Mais combien de dards se perdent sur les gants ? Combien d'abeilles se font pincer puis écraser parce que le port de gants empêche la sensibilité des doigts (qui permettrait de libérer immédiatement l'abeille au lieu de l'écraser) ?
Certes, il est des jours où le port de gants est obligatoire, mais vous viendrait-il à l'idée de mettre un gant pour caresser votre chien ou chat ? Pourquoi ne pas apprendre à travailler sans gants (la plupart du temps) ?
Les abeilles respecteront alors votre délicatesse et seront moins sur la défensive lors de votre prochaine venue, car OUI, les abeilles apprennent de nous et adoptent une attitude plus tolérante envers ceux qui la respecte.
Si vous regardez les vidéos de youtube, observez bien la violence avec laquelle les ruches sont ouvertes puis refermées... "Sauve qui peut...." Mettez-vous à la place de vos abeilles !
Bien qu'il soit indispensable d'apprendre à laisser vos ruches ouvertes le moins longtemps que possible, est-ce pour autant que vous deviez précipiter votre travail, et en tous cas, ne pas être dans la précaution avec vos abeilles que vous dites "chérir" ?
Apprenez à cibler vos visites et concentrez-vous sur ce que vous devez contrôler.
Quand on sort un cadre de la ruche...

Souvenez-vous que les larves du couvain sont "à poil" au fond de leur cellules chauffées douillettement à 36° ! Lors d'une sortie de cadre, c'est l'effondrement de cette température faisant subir à la larve un choc thermique violent. Avez-vous conscience qu'une mortalité importante va survenir suite à la longueur de temps de sortie ? Ne soyez pas étonné de constater la présence de couvain clairsemé, voire, du couvain plâtré lors de votre visite suivante !
Également, lors de la sortie des cadres, combien d'abeilles seront écrasées par le frottement des cadres entre eux ? S'il est vrai qu'une ruche à glissières (cadres Hoffmann) permet de libérer plus facilement de l'espace pour sortir les cadres, la grande majorité d'apiculteurs de loisirs travaillent avec des ruches à cadres droits dans lesquelles l'espace disponible entre cadres n'est que de 11 mm.
Dans la pratique apicole, on ne voit que des apiculteurs scruter leurs cadres en les plaçant à l'horizontale au-dessus de la ruche. Lorsque le cadre contient des oeufs fraîchement pondus, nombre d'entre eux tombent, obligeant ainsi la reine à pondre davantage
La bonne pratique consiste à lever le cadre à la verticale et le porter à hauteur de ses yeux, quitte à se tourner pour toujours avoir la lumière solaire dans le dos (afin qu'elle éclaire le fond des cellules).
Transhumances

Transhumer ses ruches devrait être une activité réservée aux apiculteurs dont c'est la profession.
Tout d'abord, parce que de manière naturelle, l'abeille ne parcourt pas des centaines de kilomètres pour aller butiner une floraison particulière ailleurs. Si autrefois, les transhumances n'avaient lieu que de nuit, ruches ouvertes, de nos jours, on voit sur les autoroutes, en plein été sous des températures importantes, des remorques transporter des ruches fermées.
On oblige le transport ovin, bovin, caprin etc. à des normes draconiennes mais pas les abeilles (à part les contrôles de surcharge)
Vous penserez certainement que vous avez parfois des obligations de les transporter ailleurs car leur lieu de résidence habituelle ne leur offre plus rien à manger ?
Si vous aviez des abeilles de terroir, des abeilles endémiques, celles-ci n'auraient pas besoin d'être transportées ailleurs car les reines savent parfaitement adapter leur population en fonction de la biodiversité.
Alors quoi ? Vous avez des abeilles allochtones et vous souhaitez produire du miel de lavande, de tournesol, de colza et autres cultures, qui ne sont pas dans l'environnement habituel de vos abeilles ? Dans ce cas, vous ne vous posez peut-être pas les bonnes questions, car à quoi bon produire des miels de cultures (bas de gamme) quand on importe à très bas coûts les mêmes miels des pays de l'EST ou d'autres continents ?
Tandis qu'un bon miel "Toutes fleurs" est bien mieux valorisé qu'un miel de culture, l'apiculteur de loisir se fourvoie complètement dans une apiculture qui n'est en réalité pas la sienne
Le résultat d'un rucher sédentaire parfaitement adapté en nombre de ruches, qui plus est avec des abeilles noires, sera certainement plus rentable qu'un rucher à transhumer, qui produira plus certes, mais qui occasionnera des dépenses démesurées pour produire un miel en définitive qui devra être vendu à raz les pâquerettes à un grossiste qui vous fera le chantage de la comparaison avec les miels européens ou du Chili, d'argentine voire de Chine via l'Espagne.
Arrêtez le massacre et revenez à la raison
Vous devez être les gardiens du temple de l'apiculture et non seulement des gardiens mais de vrais bergers des abeilles.
Quand les pros sont à la recherche des meilleures races de production, pourquoi ne pas travailler ainsi avec l'abeille noire en vous efforçant de sélectionner le plus naturellement possible ? Vous ne savez pas faire ? On apprend à tout âge vous savez.... C'est pourquoi, à l'unissons nous disons: "Suivez une formation !"
Pourquoi ne pas opposer à une apiculture productiviste, une apiculture saine et naturelle, vraiment respectueuse de la Nature autrement que dans les mots ? Il y a de la place pour toutes celles et ceux qui seront animés de ce désir, pas seulement en apiculture de loisir mais également en Pro !
Non l'abeille noire n'est pas "agressive" (lisez cet article) Celles et ceux qui colportent ces allégations le font dans un but bien précis.
Ne participez plus à la destruction de notre abeille endémique mais à l'inverse Sauvez-là ou aidez-nous à la sauver !
Ensemble nous pouvons cumuler nos volontés pour n'en faire qu'une, et ainsi, plus tard, la génération de nos petits enfants sera fière du travail de sauvegarde que nous aurons conduit.
En attendant, nous vous tendons la main !