Voyage au cœur du tremblement de terre au Maroc
Récit de M. Bernard NICOLLET, Président de l'association
Dans la nuit du 8 au 9 septembre 2023, un très violent tremblement de terre a surpris toute une région dans son sommeil ( région montagneuse de l’Atlas au Maroc).
On déplorera 2900 victimes, des milliers de blessés et on retiendra par-dessus ce grand malheur, une détresse humaine sans précédent.
Alors qu’une polémique s’est installée à cause d’un différend entre les gouvernements français et marocains, j’ai très volontiers ignoré ce problème car ce sont des choses qui nous dépassent. En revanche, je ne pouvais m’empêcher de penser à mes frères apiculteurs, victimes de ce séisme, et voir en quoi et comment je pouvais agir de manière concrète.
Dès le 9, j’ai tenté de prendre contact avec tous les apiculteurs que je connaissais personnellement et pour lesquels j’ai transmis ma connaissance sur les abeilles pendant plus de 3 ans.
Les médias faussent la réalité
Les médias tout comme les réseaux sociaux ont immédiatement montré des images choquantes, expliquant que les routes étaient inaccessibles, filmant d’énormes rochers bloquant les accès aux petits villages. De suite, ils ont gonflé l’ampleur des besoins accusant par des interrogations subtiles du genre « mais que fait le gouvernement ? », « Pourquoi le Roi ne communique-t-il pas ? », « Où est-il ? », etc.
Ces médias ont faussé la réalité du drame humain qui se déroule, dressant par quelques subtilités les français contre les autorités marocaines qui, soi-disant, ne faisaient rien et dont on était sans nouvelles….
Ainsi manipulée par cette presse plus avide de déballer de la sensation et de l'émotion, la catastrophe marocaine a été remplacée très vite par la catastrophe libyenne, et se retrouve, pendant qu’on y est, déviée sur les restos du cœur et maintenant Israël . Très vite, elle passe à autre chose...
Le Maroc ? On n’en parle plus !!
Ce comportement accusateur est honteux car c’est tout l’inverse qui s’est produit. Si cela ne s’est pas vu aux yeux des téléspectateurs, une organisation formidable des secours s’est mise en route, comme le dégagement d’urgence des routes, l’aide alimentaire humanitaire, l’installation de tentes d’urgence par les différentes ONG…. Alors bien sûr, quand on est sinistré, le temps peut paraître long et quelques mots mal exprimés aux médias sont très vite déformés et montés en épingle pour finir à tourner en boucle sur les réseaux sociaux.
Devant ce besoin décrit de la sorte, j’étais prêt à me rendre au Maroc avec ma foreuse de puits artésiens ne serait-ce que pour l’utiliser comme foreuse de roche pour aider à dégager les chemins d’accès. Heureusement toutefois, qu’à l’inverse, j’étais également conscient qu’un acte isolé et non coordonné pouvait être contre-productif... je cherchais la bonne information.
Ressentant profondément l’appel à l’aide de nos frères Bergers apiculteurs gravement impactés, j’ai pensé qu’organiser un appel aux dons auprès des apiculteurs français pour ces apiculteurs marocains permettrait de leur apporter l’aide dont ils ont besoin pour racheter du matériel apicole et des ruches peuplées.
Soutenu dans ma démarche par mes plus fidèles amis qui m’ont aidé à récolter les premiers fonds, je pensais déjà à cet élan global et général de générosité qui apporterait un réconfort au moins matériel. Malheureusement, la Libye qui a connu à son tour une catastrophe a bénéficié d’une très large couverture médiatique alors que si l’on compare les deux catastrophes, l’une est d’origine liée à la négligence humaine tandis que l’autre est une catastrophe naturelle. L’appel aux dons de la Croix Rouge pour le Maroc s’est « détourné » au profit de la Libye. Quand je parlais à qui que ce soit du problème marocain, on me jetait d’office en réponse « Oui, mais la Libye a besoin…. Et puis, le Maroc a refusé l’aide de la France…. etc.» comme si le Maroc n’existait plus…
Quand je parlais de la détresse de la zone sinistrée au Maroc, on me rétorquait systématiquement « et Marrakech ?… Marrakech !…. Marrakech !! »… Combien il est écœurant de constater que pour les français, le drame ne s’était déroulé qu’à Marrakech alors que des images tournaient en boucle sur ce quartier de la médina (ancienne ville) et principalement de quelques maisons effondrées.
Si j’ai une peine globale incommensurable des conséquences de ce séisme, mon inquiétude n’est pas la même pour la Sodome et Gomorrhe moderne que représente Marrakech à mes yeux, car l’argent y coule à flots ce qui permettra de la reconstruire très vite.
En revanche, mon cœur saigne pour ces gens de la montagne dont les villages sont entièrement rasés, de ces milliers de petits agriculteurs qui ne vivaient que de quelques vaches et moutons, de leur âne qui les aidait sur les sentiers escarpés au transport des fruits et légumes cultivés. Ces petits agriculteurs-là, n’ont plus rien que la propriété d’un lopin de terre tout aussi dévasté que leur maison qu’ils se refusent à abandonner, non seulement parce que c’est tout ce qu’il leur reste, mais dont ils ne veulent pas se voir spoliés pour un abandon, ne fût-il que temporaire.
Je suis donc un témoin oculaire, car je me suis rendu aussi vite que j’ai pu dans cette zone de l’épicentre du séisme.
Quelques photos no comment
Une aide oh combien précieuse
Tout d’abord, permettez-moi de saluer très vivement le travail réalisé par celui qui est devenu mon ami : Fahd NAKHAS (à droite sur la photo - fils de mon ami Abdelrhani NAKHAS de Rabat).
Sans lui, je ne serais jamais parvenu à mes fins.
Fahd s’est démené partout et en de nombreuses choses pour faire de cette mission que je me suis fixée, une réussite plus que totale : parfaite !
Ainsi, grâce à lui, je peux vous rendre compte de la situation réelle de terrain et du besoin.
Aucun mot aussi fort soit-il ne me vient pour décrire ce que j’ai vu.
Fahd s'est occupé de toutes les autorisations après des autorités notamment de Gendarmerie Royale.
Après avoir été autorisé par les autorités à me rendre sur place (les autorités voulaient avoir la certitude que je n’étais pas de la presse), nous avons pu entreprendre ce périple dont voici le récit.
Mardi 26 septembre 2023,
Arrivé à Casablanca par le vol du soir Lyon -> Casa (22 heures), je file pour Rabat (01h30) afin d’y rencontrer le lendemain mes amis de l’AMAN (Association Marocaine d’apiculture Naturelle).
Mercredi 27 septembre
Au rendez-vous de midi, seuls Fahd (le fils d’Abdelrhani) se présente avec Mr Bouchaib, éleveur d’abeilles à El Jadida.
Je leur explique mon plan initial qui consistait à me rendre sur zone pour tenter de trouver des apiculteurs directement impactés par le tremblement de terre et qui auraient tout perdu : maison, cheptel, matériel…
La difficulté dans ces cas-là est d’échapper aux demandes d’aide de « profiteurs de la situation », qui se prétendraient apiculteurs ou dont l’apiculture ne serait qu’une « cerise sur le gâteau dans leur vie quotidienne ».
Nous élaborons donc une série de mesures servant à définir un cadre et croyez-moi, ce n’est pas aussi simple que je le pensais de prime abord
(Photo: Mr Bouchaib - Éleveur d'abeilles à El JADIDA - Maroc)
Jeudi 28 septembre
Après une bonne nuit de repos et de rechargement des batteries, départ et route pour Sid El Moktar, en faisant un crochet par El JADIDA afin de récupérer M. Bouchaib qui avait rejoint son domicile la veille du fait qu’il n’avait pas prévu d’être du voyage.
Fahd et Bouchaib ont étroitement collaboré pour obtenir des noms et adresses d’apiculteurs locaux impactés.
Restait à obtenir l’autorisation des autorités pour nous rendre sur place. Je ne vous raconte pas le nombre d’échanges téléphoniques dans la voiture tout au long du périple… un vrai bureau !
Fahd donne donc rendez-vous aux apiculteurs pour que nous les rencontrions à Chichaoua, lieu situé à une vingtaine de kms de notre résidence temporaire.
A ce rendez-vous, nous rencontrons 4 apiculteurs d’une grande famille (de gauche à droite sur la photo) :
M. Mohamed Ait BELLA,
M. Omar Ait BELLA
M. Mohamed Ait BELLA, (cousin du premier du même nom),
M. Mohamed AkDIM,
Répondant à mes questions, ils nous font le récit émouvant du drame de leur village. Je précise que dans ce premier contact, aucun propos n’a été exagéré de leur part, tout à l’inverse, une certaine « pudeur » les retenait de se lâcher. Je sentais bien tant dans leur voix que la rougeur de leurs yeux, combien ils étaient dans une forme d’errance de l’esprit.
J’ai vraiment été touché par ce premier contact.
Afin de pouvoir trouver le village dans la montagne, M. Omar est resté avec nous le soir. Comme j’avais pris une chambre pour Fahd et Bouchaib, ils l’ont volontiers partagée avec Omar qui, pour la première fois depuis le séisme a pu dormir dans un vrai lit et prendre une bonne vraie douche.
Ce fait est le premier à me marquer intérieurement … On mesure par ces petits riens, combien ils peuvent apporter du réconfort.

Vendredi 29 septembre
Alors que nous nous sommes couchés tard, nous quittons l’hôtel à 6h pour faire route pour la terrible montagne de l’Atlas.
Je me souviendrai longtemps de ce départ, comme un jour de départ pour l’inconnu. Si en partant de Lyon, j’étais rempli de convictions, je me trouvais maintenant dans l’interrogation ; devrais-je dire : plein d’interrogations à presque me faire douter du bienfondé de la mission que je m’étais fixée. « Qui étais-je pour apporter de l’espoir à ces gens ? », « est-ce que seulement j’allais servir à quelque chose ? », « n’étant ni Rockefeller, ni argenté, comment pourrais-je proposer quelque chose ? », etc.
Seule mon envie de servir prenait le dessus et je me sentais prêt à remuer ciel et terre pour témoigner de ce que j’aurais vu… Là n’était plus que ma seule conviction capable de prendre le dessus sur les millions d’interrogations.
Pendant le trajet, même si je n’ai pas pu suivre toutes les conversations (faute de ne pas parler le marocain), j’en ai profité pour répondre à de multiples questions sur les abeilles transformant la voiture en un vrai centre de formation !
En fin de matinée, nous arrivons à Amizmiz pour nous rendre à la Gendarmerie Royale afin de recueillir l’autorisation de monter au village pour filmer.
Omar étant du village en question a pu attester que je n’étais pas de la presse mais un apiculteur qui souhaitait témoigner du séisme afin d’organiser de l’aide.
1er village...

En route donc pour un premier village : Douar Toulkine Guedmioua
Nous nous arrêtons peu avant pour rencontrer l’officier et obtenir l’ultime autorisation (photo ci-dessus)
Nous sommes accompagnés par un responsable qui devance notre voiture afin de nous guider.
Partout il n’y a que des maisons effondrées et une ou plusieurs tentes pour les remplacer. Quand une maison est encore debout, il y a quand même des tentes car les habitants ne peuvent et ne veulent plus dormir dans leur maison qui pour beaucoup sont très endommagées, fendues de toutes parts et menacent de s’effondrer.
Nous arrivons enfin au premier village où nous sommes accueillis majestueusement : Thé, pain, confiture. J’y organise un premier petit reportage pour nous rendre dans les ruchers. Et tandis que les apiculteurs nous font connaître leur besoin d’aide, nous constatons avec Fahd que les pertes occasionnées ne sont en fait pas dues au tremblement de terre mais à une mortalité liée à une mauvaise maîtrise de l’apiculture.
Très vite, je suis sollicité pour un besoin de formation afin qu’ils puissent produire davantage de miel et élever plein de colonies d’abeilles pour produire plus et remplacer les colonies perdues.
Connaissant l’apiculture sur l’ensemble du Maroc, je suis un peu déçu de voir que nous rencontrons là des apiculteurs comme il en existe partout à travers le Maroc : demandeurs de formation dans un seul but : produire !
Certes, je reste attentif et promets d’organiser quelque chose pour eux.
Cet échange m’a laissé un peu perplexe car il n’avait rien de commune mesure avec l’échange que nous avions eu la veille avec les apiculteurs d’un autre village dont Omar fait partie.
2ème village...
Nous quittons donc ce premier village pour nous rendre à celui de Omar.
L’état des routes (pour ne pas dire des pistes) est jonché d’énormes blocs de roches nous obligeant souvent à slalomer pour éviter les gigantesques nids de poules dus aux impacts des roches tombées. Nous progressons lentement, traversant des villages entièrement effondrés et dont les maisons sont 100% détruites et réduites en amas de terre, de pierre, ferrailles et poutres.
Des « Oradour-sur Glane » en pire ! (Photo)
Je ne peux m’empêcher de penser qu’il y avait là, de la vie… vie qui a été ôtée par ce que la Nature a de plus terrible à nous offrir.
Partout où le sol permet un peu de plat, des tentes des ONG se dressent. Nous y entrevoyons furtivement un semblant de vie moribonde, en tous cas avec des visages essentiellement féminins, graves et hagards, un peu comme interrogeant le ciel avec un « pourquoi ? » tandis qu’aucune réponse ne leur parvient.
Parfois, lors de la traversée d’un village ainsi réduit, les jeunes enfants courent près de la voiture, se mesurant à elle afin de gagner leur sprint en montrant ce qu’il leur reste de la vitalité. La vitre ouverte, et malgré la faible vitesse, je ne peux m’empêcher de les encourager : « Oui ! plus vite ! », « tu vas gagner !.... », et puis après une centaine de mètres ainsi parcourus, ils s’arrêtent en nous faisant de grands signes d’au revoir ».
Douar Tazga Anougal el Haouz
Nous arrivons enfin à Douar Tazga Anougal el Haouz, le village d’Omar, de ses frères et cousins rencontrés la veille au soir à Chichaoua.
L’école est détruite et inutilisable, les maisons sont toutes détruites ou devenues totalement incertaines, menaçant de s’effondrer avec un simple éternuement. (Photo)
Après la visite de la maison de Mohamed Akdim, je reste sans voix, le cœur serré car je ne peux m’empêcher de penser à ce que serait la mienne après un tel séisme. Pire, la solitude interne que cet homme éprouve sans dire mot et malgré la présence d’autres membres de la famille qui eux aussi ont tout perdu. Son regard croisant le mien en dit long sur le désespoir doté des mêmes interrogations de tout le monde
La maison de Omar est restée debout, mais le miracle ne se résume que dans sa vie sauve ainsi que celle des membres de sa famille car elle est devenue dangereuse elle aussi, menaçant de s’effondrer au moindre courant d’air.
Je décèle de suite comme un certain soulagement de l’esprit à notre arrivée, car oui, nous sommes bien venus (et surtout les bienvenus). En contemplant de tristesse ce ravage de la nature, aucun mot même de réconfort ne sort de ma bouche tant c’est désolant. Je me rends compte à quel point je souffre pour eux. « Mais pourquoi oh Dieu as-tu permis cela ? Combien de temps permettras-tu autant de souffrance ? ». Je ne sais que faire, que dire… de toutes manières, aucun mot ne peut sortir.
Tant qu'il y a de la vie.... l'espoir n'est pas loin
Le soleil tape fort, il doit faire près de 40 degrés, mais l’air de cette haute montagne diminue son impact, le rendant moins pénible.
Nous sommes invités à partager un Tagine, manger le miel. Comme le veut la tradition, les femmes et les enfants ne sont pas présents, ce que je regrette un peu mais accepte dans le respect.
Nous échangeons encore dans ce que j’appellerai un recueillement partagé, un échange où parfois quelques rires tentent de masquer et apaiser l’insoutenable.
Le miracle dans le malheur

Après cet excellent déjeuner de partage, nos amis apiculteurs nous emmènent voir le rucher du village car ici, tout le village « est apiculteur ».
Bien que les membres de la grande famille Ait Bella soient majoritairement des apiculteurs, ils possèdent leurs propres ruchers et collaborent dans ce rucher collectif.
De nombreuses ruches ont été renversées, éparpillées, voire même écrasées sous des blocs de pierre les réduisant en miettes.
Un nouvel événement va m’interpeller sur le chemin qui mène au rucher du village. Nous traversons une rivière dont l’eau est si limpide et si désaltérante que les apiculteurs s’en délectent.
C’est le miracle de toute cette désolation. Alors qu’un simple filet d’eau coulait à peine, c’est une véritable petite rivière source qui maintenant s’écoule. Les failles produites ont permis à l’eau profonde de se libérer et jaillir. (photo).
Le rucher villageois
Nous la franchissons et gagnons le rucher collectif. Même constat de désolation
Bien sûr, les apiculteurs se sont empressés de remettre un minimum d’ordre dans ce qu’il reste, mais les vestiges du désastre sont bien présents et démontrent clairement avec quelle violence cette destruction a été soudaine.
Ce qui pouvait être rassemblé : corps de ruches, toits, cadres est ici en tas. Je suis même consterné du conseil qui m’est demandé quant au tri des cadres : peut-on en sauver ? Si oui, lesquels ?
Je mesure à cet instant combien tout leur a été enlevé : d’une part, les biens matériels, mais aussi leur propre capacité de réflexion : Comment ne pas (plus) savoir juger ce qui peut être sauvable ? Faut-il que ce séisme leur ait également ôté tout pouvoir de réfléchir à l’évidence ?
Nous redescendons du rucher collectif pour nous rendre sur un autre rucher situé à flanc de montagne. Ne pouvant grimper sur ce chemin particulièrement escarpé, j’en profite pour méditer. Mais comment et que puis-je faire ?
Leur amour des abeilles...

C’est alors que s’engage une discussion qui avait pris naissance lors de notre repas : Le varroa !
est-il possible d’épargner les colonies ? L’hiver arrive…
Devant ces questions aussi basiques, je constatais que non seulement ils étaient totalement démunis, mais ils étaient en premier lieu inquiets pour le devenir de leurs abeilles qui allaient devoir endurer un hiver dans le dénuement. Oui, j’ai été profondément touché par cet amour qu’ils ont pour leurs abeilles et ce désir de les sauver de l’hiver.
Les bras m’en sont tombés. Je ne pouvais pas ne pas entreprendre de leur transmettre un minimum basique de mon savoir.
Spontanément, comme un passage de l’éclair, j’ai compris que là était mon devoir d’aide ! J’allais enfin pouvoir leur apporter quelque chose de concret… J’avais la réponse à mes interrogations mais surtout à leur angoisse de ne pas pouvoir sauver leurs abeilles.
Aussitôt je leur fis une promesse solennelle : Celle de revenir le plus tôt possible pour les former sur le minimum vital dont ont besoin leurs colonies et ce, avant l’arrivée des premiers froids.
Cet instant fera désormais partie de mes moments les plus importants connus et rencontrés au cours de toute mon existence et je pèse mes mots !
Ce que j’ai ressenti du plus profond de mon être, c’est combien cette petite chose aussi insignifiante se traduisait chez eux comme un miracle d’espoir, jaillissant du fin fond du malheur qui venait de les frapper. Je mesurai toute l’importance que cette promesse représentait pour eux.
Les jeunes diraient de nos jours : Wow ! Et bien sachez que c’est cela aussi que je me dis maintenant.
Sur la route du retour, je laisse Fahd parler et échanger avec Bouchaib. Les images tournent en boucle dans ma tête et mon cerveau bouillonne. Je cherche comment… quand…. Puis, quels moyens ?
Je pense alors à tout ce qu’il est possible de leur apporter.
Ces apiculteurs sont pour moi, le reflet même de ce que devrait être un Berger des Abeilles. Un désir immense de sauver les ruchers restants, non pas dans un désir de future production, mais de sauvegarde de ces insectes familiers qui font partie intégrante de leur vie : BRAVO !
Samedi 30 septembre

Cliché pris avec les apiculteurs sinistrés de Douar TAZGA : un sourire d'espoir à soutenir !
Obligation de rentrer, je ne peux pas rester plus longtemps malheureusement bien que ce ne soit pas l’envie qui me manque de le faire et de tout décaler. Je suis si crevé après ce voyage marathon de 1300 kms dont plus une centaine sur des chemins très accidentés, genres lunaires, que je m’effondre d’un sommeil de plomb
6 heures… il nous faut quitter l’hôtel pour déposer Bouchaib à El Jadida et rejoindre l’aéroport de Casa, rendre la voiture de location etc.
Sur le chemin du retour, j’ai compris combien l’urgence n’était pas uniquement dans l’aide matérielle mais… humaine plus que matérielle.
Le besoin matériel ?
Je ne doute pas que vous allez m’aider surtout quand on considère le faible montant que cela représente.
L’urgence est dans l’achat sur place de
- - 100 planchers Nicot pour ruches Langstroth
- - 100 plaques de fermetures de planchers
- - 200 partitions langstroth
- - 25 mètres de polyane de serre
- - Une participation aux frais liés à mon déplacement pour l’organisation de cette prochaine formation
Le budget matériel est de 2500 €
Le budget déplacement pour la formation 1200 €
Le budget pour l’hébergement des apiculteurs à la formation : pas encore défini mais une enveloppe de 1500 à 2000 € permettrait de payer le transport + un Riad pour l’hébergement d’un Week-end pour 8 apiculteurs avec repas, chambres, transport
Par la suite c’est-à-dire au printemps 2024, une seconde tranche de formation sur la multiplication des colonies sera indispensable pour qu’ils puissent reproduire et multiplier les colonies qui auront bien passé l’hiver.
Ainsi, nos amis apiculteurs seront fiers de s’en être sortis de par leur volonté à ne pas dépendre de la générosité sans rien faire de leur côté comme c’est hélas trop souvent le cas.
En se sentant soutenus moralement et un peu matériellement par la communauté d’apiculteurs que nous sommes, nous leur permettons de soulever des montagnes car oui, à plusieurs nous sommes et serons plus fort.
Tout comme je l’ai fait ici librement je vous rendrai compte des futurs résultats et réels besoins.
Je me permets une dernière chose
à l’attention de celles et ceux qui seraient en mesure d’agir sur ce point :
On ne mesure pas après un tel événement combien l’installation d’urgence de sanitaires devient une préoccupation majeure. Ce village Douar Tazga Anougal el Haouz, situé en tout bout de route, est dans cette demande alors vous qui me lisez, merci de relayer cette information d’urgence auprès de ceux qui peuvent fournir cette aide.
Merci du fond du cœur pour m’avoir lu jusqu’ici
Bernard NICOLLET
.
Une formation d'Urgence programmée les 28 et 29 Septembre
Comme promis lors de notre rencontre, nous avons organisé une réunion de formation à Marakech les 28 et 29 octobre.
22 apiculteurs de la région sinistrée vont bénéficier d'un cours d'urgence qui va leur permettre de préparer leurs abeilles à l'hivernage afin de ne pas perdre le peu que la nature leur a laissé.
SVP, aidez-nous car nous avons besoin d'acquérir sur place un minimum de matériel. A part quelques ruches que nous allons bricoler dans l'urgence, ce séisme a détruit la quasi totalité du matériel. Nous devons donc prioritairement sauver les abeilles restantes pour qu'elles traversent l'hiver afin de les multiplier dès le printemps prochain. Votre générosité aidera les apiculteurs à redresser leurs ruchers, souvent unique source de revenus.
D'autre part, il n'est pas possible d'organiser cette formation au village à cause des risques que cela comporte. C'est pourquoi, nous allons l'organiser dans la ville la plus proche pour la partie théorique, puis nous nous rendrons le lendemain sur les ruchers afin de mettre en pratique immédiate l'enseignement vu au cours des 2 jours précédents.
Il me faut donc organiser le ravitaillement, le transport et l'hébergement des apiculteurs pour 2 jours. c'est pourquoi j'en appelle à tous. Merci pour le moindre geste qui sera fait en leur faveur
Merci pour eux
Aidez-nous à les aider !
L'entre-aide ne commence-t-elle pas par un minimum d'émotion qui touche chacun(e) d'entre nous ?
Pouvons-nous rester insensible face à ces gens qui ont tout perdu en seulement moins de 25 interminables secondes ?
S'il vous plait, ne retardez pas votre main tendue. Je me porte personnellement garant de la bonne utilisation de vos dons auprès de nos amis apiculteurs sinistrés