Varroa est-il la cause de la mortalité hivernale ?
Vous avez subi des pertes au cours de l'hiver ?
Qui n'a jamais essuyé de pertes dans la phase hivernale est un apiculteur qui ne peut exercer qu'au Paradis. Mais pour ce qui nous concerne, nous, Terriens, il est arrivé à chacun d'entre nous de perdre des colonies pendant l'hiver, parfois si lourdement que cela nous donne une profonde envie d'arrêter l'apiculture tant la désolation est grande.
Ne jetez pas l'éponge car il y a certainement dans votre pratique, quelque chose de non-maîtrisé. Nous en parlons et reparlerons sur notre site et vous incitons pour cela à vous inscrire gracieusement à notre news letter
Ouvrons votre ruche morte

Vos cadres semblent récents, pas d'odeur nauséabonde. Un rapide coup d'œil par le dessus des cadres nous laisse entrevoir un petit amas d'abeilles entre 2 ou 3 cadres.
Commençons par sortir les partitions ou à défaut, les cadres de rives (ceux qui se situent contre la paroi de la ruche. en principe, ils sont vides, et il n'est pas anormal qu'ils soient couverts de moisissures (ce qui serait signe d'une belle population à l'entrée de l'hiver).
Poursuivons notre sortie des cadres. La plupart d'entre eux contiennent d'abondantes sources de nourriture, (miel et pollen) et justement, cela nous permet d'écarter l'hypothèse d'une mortalité par faute de réserves suffisantes.
Intéressons nous aux cadres de couvain. Là vous constatez qu'il y a du couvain fermé non né, parfois avec un petit trou dans le centre de l'opercule. Brossez délicatement ce cadre pour le débarrasser des dernières abeilles mortes qui s'y trouveraient en mini grappe.
Faites en de même pour l'ensemble des cadres qui contiennent du couvain non né et ramenez ces cadres à la maison, nous allons voir qu'ils sont riches d'enseignement
Autopsie d'un cadre
Sur votre table, placez une feuille blanche A4 ou A3 si vous en disposez d'une (mais A4 c'est très bien).
Puis, procédez ainsi:
1/- A l'aide d'un cure-dent, découpez et retirez très délicatement l'opercule d'une cellule au centre de ce couvain non né
2/- Toujours avec beaucoup de délicatesse, retirez lentement la larve de sa cellule et notez si celle-ci est sèche ou en décomposition et placez-la sur le feuille blanche pour l'observer.
3/- Observation:
vous devriez voir 1 à 2 ou 3 varroas (morts) sur cette nymphe). Si vous n'en voyez pas après avoir bien cherché, placez votre cadre à l'horizontale au-dessus de la feuille de papier et frappez le bois du cadre pat deux ou trois petits coups de paume de façon à faire tomber les résidus de la cellule d'où vous avez extrait la larve. bien souvent, 2 ou 3 varroas en tombent et peuvent alors être vus.
4/- Procédez à nouveau de cette même manière en prélevant des larves au hasard de la zone de couvain non né.
5/- Vous devez impérativement voir du varroa, soit sur les nymphes, soit dans les fonds de cellules.
6/- Procédez de la même manière sur un autre cadre retiré de cette ruche.
Conclusion
Si vous observez quelques varroas,, votre colonie est bien morte de ce prédateur. Les abeilles d'hiver ont eu une vie abrégée par le prédateur qui, en suçant leur hémolymphe les a non seulement épuisées avant l'heure, mais de plus a tenté de se régénerer dans la présence du couvain.
D'où les questions suivantes:
- - Avec quelle molécule avez-vous traité vos abeilles ?
- - A quelle moment précis ?
- - Avez-vous procédé au double comptage avant de prendre la décision de traiter ou avez-vous traité de manière systématique la globalité du rucher ?
- - Enfin, quelle variété d'abeilles avez-vous dans votre rucher ?